ALEXANDRE V., MANIPULATEUR RADIO

Manipulateur radio l Institut de radiologie Paris

ALEXANDRE V., MANIPULATEUR RADIO

Alexandre est manipulateur en électroradiologie médicale – plus communément appelé manipulateur radio. A 30 ans, il possède déjà plus de six ans d’expérience professionnelle dans ce métier. Il revient sur son parcours de formation et nous décrit son activité au quotidien à l’Institut de radiologie de Paris.

COMMENT ÊTES-VOUS DEVENU MANIPULATEUR RADIO ?

En sortant du baccalauréat, je ne savais pas quoi faire. Je n’avais pas envie d’aller en faculté. J’ai décidé de travailler pendant un an pour essayer divers petits boulots pour trouver ma voie. Un poste s’est libéré à l’Institut de radiologie de paris et je suis entré comme aide-manipulateur. J’ai travaillé un an à ce poste. J’y ai découvert le métier de manipulateur radio, qui m’a beaucoup plu et j’ai décidé d’en faire mon métier.  J’ai repris les études, d’abord un an de prépa pour préparer le concours ensuite trois ans de formation pour préparer le diplôme d’État pour devenir manipulateur radio à l’Institut de formation de manipulateurs d’électroradiologie médicale (IFMEM) de Saint-Germain-en-Laye.

C’est un niveau bac+3 qui donne accès à la profession. A la sortie, j’ai réintégré l’IRP cette fois comme manipulateur radio.

POUVEZ-VOUS NOUS DÉCRIRE EN QUOI CONSISTE VOTRE ACTIVITÉ ?

Nous sommes en quelque sorte une interface entre le patient, la machine et le médecin radiologue. Mon rôle est d’apporter à ce dernier le meilleur examen possible pour qu’il puisse porter son diagnostic en disposant de toutes les informations.

Il y a tout d’abord une partie humaine orientée sur le soin, à savoir la prise en charge du patient sur le plan physique et psychologique. C’est inhérent au métier. Il faut le mettre en confiance, lui expliquer le déroulement de l’examen, l’installer. Il y a souvent une incompréhension de certains patients qui s’inquiètent de savoir si c’est douloureux ou dangereux. Il faut faire preuve d’une grande pédagogie pour expliquer le déroulement et le rassurer.

Ensuite, il y a un aspect technique très important, puisque nous devons préparer les équipements, savoir se servir d’équipements complexes selon des protocoles précis, et réaliser l’acquisition des images.

Tout cela se fait en étroite collaboration avec le radiologue. On lui expose le cas du patient, sa symptomatologie, ses antécédents médicaux. En fonction de cela, le radiologue adapte le protocole d’examen à la problématique du patient : tels ou tels plan et épaisseur de coupe, champ de vue plus ou moins grand, avec ou sans injection de produit de contraste…

Pour ma part, avec l’expérience et l’habitude de travailler avec les mêmes radiologues, j’anticipe leurs besoins. Ils me font confiance et je conserve une certaine autonomie dans mon travail, tout en restant sous leur supervision.

Je suis spécialisé en scanner, mais il m’arrive aussi de faire un peu d’IRM en remplacement.

QUELLES SONT LES QUALITÉS REQUISES, SELON VOUS, POUR EXERCER CE MÉTIER ?

Il faut des qualités techniques et des qualités humaines.

Pour les qualités techniques, ce métier nécessite un sens de la rigueur, il faut aimer la précision. On ne peut pas se permettre d’être approximatif. Chaque geste et chaque coupe a une incidence sur la qualité de l’examen. Il faut savoir réagir vite en cas d’imprévu et adapter immédiatement son protocole à un imprévu.

De même, en ce qui concerne l’injection de produits de contraste et pharmaceutiques (diurétiques, bêtabloquants, etc.), on n’a pas droit à l’erreur.

Il est utile d’être à l’aise avec l’informatique pour manier les différentes interfaces des constructeurs de machine.

Pour les qualités humaines, il faut savoir que les patients attendent beaucoup des soignants.

L’empathie est une qualité nécessaire, tout en ayant un certain équilibre personnel pour ne pas se laisser trop atteindre. En effet, nous assurons le suivi de malades qui présentent des pathologies lourdes, nous les suivons régulièrement et cela peut être assez dur à vivre.

Parfois aussi, nous avons affaire à des patients stressés. Je m’aperçois qu’en aidant les gens à parler, cela permet de comprendre les raisons de leur agacement ou stress, et d’adoucir les choses pour que l’examen se passe dans des conditions agréables pour tous.

QUELS SONT LES RISQUES D’EXPOSITION AU RAYONNEMENT ?

Nous sommes tous formés à la radioprotection. En fin de parcours d’études, on ne peut obtenir le diplôme qu’après avoir réussi un examen sur la radioprotection.

Le but de la radioprotection est avant tout de protéger les patients. Ensuite, bien entendu, nous prenons aussi des précautions à titre personnel. Mais le risque est infime dans notre pratique.

A l’Institut de radiologie de Paris, une grande attention est donnée à la radioprotection des patients, avec un suivi national des doses. Un des aspects de mon métier est d’optimiser les protocoles pour diminuer les rayons X tout en conservant une qualité d’examen optimale. Nous sommes dans une dynamique constante de recherche de la qualité.

VOTRE MÉTIER EXIGE-T-IL UNE FORMATION PERMANENTE AUX NOUVEAUX ÉQUIPEMENTS ?

A la fin des études, on dispose d’un très bon bagage technique car, pendant trois ans, on fait beaucoup de physique. On sait tous en sortant de l’école manipuler les équipements. L’acquisition de la maîtrise se poursuit avec la spécialisation sur le terrain.

C’est un métier où l’on apprend sans arrêt, en raison de l’évolution de la technologie, des nouveautés proposés par les industriels. On est en apprentissage permanent tout au long de sa carrière.

Pour cela, on bénéficie de formations en interne et aussi auprès des ingénieurs d’applications des constructeurs d’équipement.

QUELLES SONT LES POSSIBILITÉS D’ÉVOLUTION ?

La première évolution simple peut intervenir au sein même du cabinet, en changeant de modalités parmi radiographie standard, mammographie, scanner, IRM… On peut aussi devenir référent dans un domaine : protocoles, qualité, radioprotection…

Ensuite l’électroradiologie concerne d’autres domaines que les cabinets d’imagerie médicale : la radiothérapie et la médecine nucléaire.

On peut aussi certainement évoluer sur le plan professionnel en devenant radiologue. Mais il faut pour cela retourner à la faculté pour de longues études.

Une autre passerelle enfin peut se faire vers l’industrie via un master d’ingénierie biomédicale pour travailler en tant qu’ingénieur et préparer les futures améliorations ou innovations.

QUELLE SATISFACTION VOUS APPORTE VOTRE MÉTIER ?

La première satisfaction, c’est que les médecins soient satisfaits de mon travail et qu’ils aient pleinement confiance en moi. J’aime faire partie d’une équipe et y trouver pleinement ma place. Mais la plus belle des satisfactions, c’est lorsqu’à la fin d’un examen, le patient vous remercie et repart avec le sourire.

Pour plus d’informations sur le métier de manipulateur radio, veuillez consulter notre fiche métier ici.